Corsica Catolica

Queue basse et panache blanc

24 Mars 2018, 18:59pm

Publié par Don Antone LUCIANI

La Corse était dans l’attente : une porte s’était ouverte, ou, mieux, elle avait été enfoncée par nos vaillants champions; par elle devaient sortir des merveilles : l’autonomie, partielle en attendant la totale, grâce aux articles 72, 72-5, ou 74. L’essentiel, réussi, était de « faire entrer la Corse dans la Constitution ». Formule magique, am stram gram, qui satisfait tout le monde. La Corse serait un jour indépendante, à condition de rester française puisque arrimée solidement à la République. Génial ! On attendait donc, et l’espoir grandissait.

Las ! La montagne accouche d’une souris, et même moins, puisque la Corse obtenait… ce qu’elle avait déjà !

Nos champions rentreront-ils « a coda osciata » - Nous n’osons employer l’énergique expression ajaccienne « a coda in c… » - ? Gageons qu’ils arboreront le panache blanc; ils ont l’art de transformer les défaites en victoires, et Waterloo en Austerlitz.

Pourtant, nous ne les accablerons pas : nous avons envers eux un préjugé favorable et il nous paraît impensable qu’ils trahissent consciemment. Mais les intentions sont une chose, les actes en sont une autre. Nous jugeons de ceux-ci, non de celles-là.

Pas de colère donc, mais de la pitié : Ils se sont laissé rouler dans la farine, et aprennent maintenant, aux dépens de la Corse, ce qu’ils en coûte au faible,lorsqu’il veut dialoguer avec le fort. - en toute bonne foi, justice, et honnêteté.

Ils n’ont plus désormais qu’un problème : Comment baisser culotte sans perdre la face ? La Corse a un autre problème, ou plutôt une angoisse : Comment échapper à la dilution programmée de son peuple ?

Etre ou ne pas être. Nous, à Corsica Catolica, nous gardons l’espérance, mais nous savons que, pour survivre, nous devons vomir les principes sur lesquels se fondent des idéologies hexagonales, - machines à détruire le peuple - dont nous subissons aujourd’hui les dernières conséquences. Il serait long de développer ici cet argument : la démocratie dite moderne est fondée sur l’individu; elle implique donc l’atomisation de la société. La dissolution des liens naturels qui unissent les hommes, familles, peuples, nations - alors que qui dit « peuple » dit « lien », communauté, société. Nous voulons, nous, en amont de l’individualisme issu des Lumières, remonter vers la Corse de Pascal Paoli, rentrer dans son Histoire, dans notre Histoire, et retrouver en elle les sources de la vie. Nous ne pouvons le faire qu’en arrachant l’indépendence pure et simple. Ou l’indépendance ou la disparition pure et simple. C’est le seul choix qui nous reste. Et on sait ce que l’honneur commande.


Don Antone

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