Corsica Catolica

La vraie Corse et Zemmour

14 Octobre 2021, 20:19pm

Publié par Antoine Luciani

Cher Monsieur,

 

La Corse terre d’accueil, est heureuse de vous accueillir dans le plus corse des vlllages corses, enracinée dans un passé millénaire, comme en témoigne son « catenacciu » du vendredi saint, toujours aussi vivace. C’est dire que notre île garde l’empreinte du christianisme, ses racines sont chrétiennes, comme celles de toute l’Europe, mais avec des particularités qui la distinguent. La Corse est à la fois mariale, franciscaine et vaticane.
 

Elle a toujours eu des rapports privilégiés avec le St Siège. Christianisée très tôt elle a eu très tôt ses premiers martyrs. Saint Grégoire le grand, puis Léon lV, suivi de Grégoire VII l’ont défendue et protégée chacun à sa manière. Faut-il mentionner les visiteurs apostoliques, la garde pontificale, que Louis XIV obligea le pape à dissoudre ? En un mot toute l’Histoire de la Corse s’est écrite dans les couvents, Ies Corses n’ont jamais compris la séparation de l´Église et de l’État. L’hymne national corse est un hymne à la Vierge, qui est chanté dans toutes les cérémonies tant civiles que religieuses et notre fête nationale est le 8 décembre, date de la promulgation du dogme de l’Immaculée Conception.
     

Dans le contexte actuel la République française, sous le masque de la laïcité et des Droits de l’ Homme est en passe de détruire la société, à commencer par la famille, et d’instaurer une culture de mort , avec une violence fanatique. Nous pressentons le monde métallique et glacé qui se prépare avec le transhumanisme et l’utopie de la création par l’homme d’une espèce nouvelle.
 

Or nous voulons rester des hommes, des Corses, et continuer à vivre en chrétienté. Comme toutes les nations européennes nous n’avons pas le choix : ou nous résigner à disparaître, ou lutter pour survivre. Vaincre ou mourir. Mais , pour survivre, nous sommes, nous autres Corses, lié d’honneur à nos ancêtres, qui nous ont fait ce que nous sommes, dont nous devons recueillir et transmettre l’héritage, en le faisant fructifier par une fidélité créatrice. C’est dire que nous voulons nous inspirer de Pascal Paoli , le Père de notre nation, entouré de son clergé patriote, si impudemment travesti en  "homme des Lumières" par des  sorbonnards plus soucieux d’endosser le prêt-à-penser de notre temps qu’à chercher la vérité historique. Et, par la force de la répétition, cette imposture est devenue vérité officielle. Pour savoir ce que fut Pascal Paoli, il faut lire la thèse magistrale de notre éminente compatriote Mme Marie-Thérèse Avon-Soletti  « La Constitution de Pascal Paoli ». Cette Constitution ne doit rien aux Lumières. C’est une fleur solitaire née dans le terreau du Moyen Age et qui, par St Thomas d’Aquin , remonte aux sources antiques, Jérusalem. Rome et Athènes. Il faut lire aussi le livre de notre auteur, qui vient de paraître, « De Pascal Paoli à  Napoléon » . Il montre lumineusement pourquoi les deux hommes sont inclassables : ils ne peuvent entrer dans aucun cadre du monde de leur temps. Ils échappent à la doctrine de l’absolutisme royal comme à la philosophie des Lumières. On a coutume de les opposer, ils sont au contraire unis par un trait essentiel : ce sont des réalistes, des têtes romaines et non parisiennes. Ils récusent toute idéologie, qui aboutit au totalitarisme, ou, pire encore, au libéralisme de nos démocraties modernes, qui fait collaborer les peuples à leur propre asservissement. N’est-ce pas Napoléon qui a dit « Tous les peuples se ressemblent : ils acceptent volontiers d’être soumis, pourvu qu’on leur dore les fers »?
     

Ce même Napoléon disait aussi  «  Si tu veux marcher vers le futur, retourne toujours à tes racines ». Nous pensons donc, nous aussi, que nous devons renouer avec notre Histoire. Nous n’oublions pas que la Corse est le seul pays devenu français par la violence. Le traité de Versailles de 1768 stipulait que les droits de Gênes étaient vendus à la France à certaines conditions. Mais l’assentiment du Saint-Siège, le souverain légitime, était nécessaire, Sans lui la vente était illégale. Le Pape protesta avec véhémence. Choiseul lui répondit avec une rare insolence : Gênes les a vendus  ( le fait accompli ) , «  d’ ailleurs la France a conquis la Corse par les armes » ( le droit de conquête ). L’union de la Corse  à la France résulte donc d’un viol, que le temps ne saurait justifier. La Corse est française de facto, non de jure. Disons, par parenthèse, que si St Louis, le Roi juste, avait été roi de France en 1768,  jamais la Corse n’aurait été française. Quant à Jeanne d’Arc, elle qui ne voulait pas d’Anglais en France, aurait -elle voulu des Français en Corse ?  Cette violence est un fait , dont il faut tenir compte .
               

Nous proposons donc un statut particulier pour la seule Corse , par lequel la France administrerait la Corse en respectant son identité, sous la tutelle du Pape, lieutenant de Dieu sur terre . Nous retrouverions ainsi notre langue, nos lois, nos coutumes, notre École, notre façon de vivre et de penser, notre âme. Le St -Siège veillerait au respect de la Loi Naturelle, applicable à tous, qui tire son origine de Jérusalem et de Rome. Le peuple corse, aristocrate, est trop fier pour accepter un autre Roi que le Christ, dont la royauté n’est pas de ce monde, ayant ses ancres dans le ciel , mais qui néanmoins s’exerce sur le monde. Vous nous accorderez , pensons -nous, qu’un tel  roi vaut mieux que Pompidou, que Giscard, que Chirac, que Hollande, et que Macron.
     

 Le génie de la France est la Liberté en quête de la Vérité, et qui , l’ayant trouvée, s’incline devant elle. C’ est « le bel agenouillement droit d’un homme libre » pour parler comme Péguy   Nous ne croyons pas que ce génie répugne à la solution proposée. Si vous étiez Président de la République, l’accepteriez- vous ? Voilà notre question.

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