Nous autres et les autres nous
Nous lisons dans un journal français – à propos de la crise dite des « gilets jaunes » : « On avait l’habitude de dire que la patrie est la seule richesse qui reste à ceux qui n’ont plus rien. Or, que reste-t-il de la France ? Elle agonise sous les coups des funestes principes républicains de prétendue « liberté, égalité et fraternité ». Notre nation rend l’âme, desséchée par la laïcité ; elle étouffe sous la pression démographique de la dénatalité, de l’avortement et de l’invasion migratoire. Des richesses, il n’y en a plus ! Ou plutôt elles sont regroupées dans un petit nombre de mains chez des prédateurs financiers et des actionnaires voraces. La patrie est réduite aux acquêts ! Reste un conglomérat de communautés, de tribus, et d’individus déracinés sans cadres ni repères ! Restent le vide et le néant ! Et, dans cette crise, les Hommes d’Eglise et de foi ont une mission importante à remplir : rappeler à tout un chacun qu’un homme n’est pas un ventre, et ne se réduira jamais à un portefeuille ou à un caddy de supermarché à remplir. Une âme ne peut dépérir ! Et, pour retrouver la conscience de celle-ci, il appartient à chacun de renouer le lien de son identité et de son destin. Si le politique est là pour ramener l’identité nationale, le lien social, le religieux est là pour rappeler chacun à son devoir de mortel et à sa transcendance d’immortel, aux valeurs éternelles du catholicisme qui ont tant modelé, au cours des siècles, la nature des Français. Une Révolution, c’est la fin d’une croyance et son remplacement par une nouvelle plus forte. Nous apercevons dans la nuit du matérialisme la petite flamme de l’espérance nationaliste. En cela nous sommes entrés dans une période révolutionnaire, oui, j’en suis certain ! »
Tout cela est excellent et nous y applaudissons des deux mains. Nous reconnaissons dans cet article les axes majeurs de notre lutte.
Pourquoi ne pas fusionner alors avec ce mouvement français ? Pour une raison essentielle : notre Histoire n’est pas l’Histoire de France. Notre identité n’est pas celle de la France. Mais si nous sommes distincts, nous ne sommes pas contraires. Les parallèles ne se confondent pas ; mais elles sont orientées vers le même but. Ce sont en quelque sorte des parallèles fléchées. Nous sommes à vos côtés, Français qui aimez la France. Soyez à nos côtés, à côté des corses qui aiment la Corse. Au Ciel, Sainte Dévote et Sainte Jeanne d’Arc font bon ménage avec Agostino Giafferri. Et cette alliance serait d’autant plus aisée que les choses ont bien évolué depuis le milieu du siècle écoulé : ce n’est plus la lutte contre le jacobinisme de la République, qui nous défendait d’être à la fois Corses et Français ; le combat est devenu planétaire et les forces obscures mais toutes puissantes du mal effacent toutes les frontières, dissolvent toute identité dans une planification forcenée, nous poussant vers la création d’une espèce nouvelle. Corses et Français, c’est le même combat, vaincre ou mourir, c’est le même mot d’ordre.