Non aux réparations par l’Eglise des abus sexuels
Une réparation d’offrir est ordinairement considérée comme un acte de justice . Si nous endommageons la voiture de notre voisin nous devons lui payer le prix de la réparation.cela est vrai pour les choses ; mais qu’en est-il pour les dégâts causés aux âmes ? L’Eglise semble les assimiler à ces dernières. Si l’un de ses membres a commis une faute, l’Eglise entière bat sa coulpe , et ne trouve d’autre moyen de réparation que d’offrir aux victimes une somme d’argent pour « l’apaiser ». ( le mot payer vient du latin pacare, qui signifie « apaiser » ) . On paie et nous voilà quittes . La victime est « satisfaite » .
Étrange justice ! Ainsi l’ensemble d’une communauté serait réputée coupable de la faute d’un de ses membre . La responsabilité est redevenue collective , comme aux temps homériques. Et encore pourrait-on remarquer qu’aux temps d’ Homère elle s’expliquait , - si elle ne se justifiait pas - par l’étroite solidarité qui liait tous les membres d’un même clan . Mais cette excuse n’est plus de mise dans notre monde moderne individualiste. De plus y a-il rien de plus scandaleux que de croire que l’on puisse « apaiser » par de l’argent certaines offenses ? Serions -nous revenus à l’époque d’avant Dracon et aux pratiques des peuplades barbares .?Certaines souillures ne peuvent se laver que dans le sang . Ainsi pensaient les vieux Corses , qui avaient le sens de l’honneur .C’étaient des aristocrates . Ont - ils dégénéré, ont-ils été tanssubstanciés en devenant français ? Mais ces derniers aussi furent autrefois des gens d’honneur. Rodrigue en est un exemple, et tant d’autres .Évidemment quand un membre est blessé tout le corps souffre , mais tous ne sont pas coupables .Alors pourquoi se battre tous la coulpe pour des fautes commises par un autre? Cette culpabilisation de l’Eglise , corps du Christ , finit par donner la nausée .
Pour les Corse le seul « apaisement possible était le pardon chrétien .Une aristocratie spirituelle rencontrait l’aristocratie naturelle , et se la subordonnait. Lorsque la pauvreté franciscaine entrait en contact avec l’aristocratie corse , c’était des étincelles ! On tombait à genoux , on pleurait , on s’embrassait, on nouait des alliances matrimoniales, on rendait grâces à Dieu. C’était cela la paix du Christ .Notre monde a changé et nous sommes entrés dans l’ère commerciale . Aujourd’hui tout s’achète et se vend . Nos évêques n’échappent pas à l’esprit du siècle . Cela peut expliquer la proposition , déshonorante pour eux et plus déshonorante encore pour les victimes , s’ils acceptent cette tractation . Quant à nous nous n’admettons pas que nos couvents , bâtis par nos ancêtres pour prier et adorer Dieu , servent de monnaie d’échange dans un commerce qui ressemble fort à de la simonie .
Corsica Cristiana .