Corsica Catolica

Guerre et Paix

9 Mars 2022, 12:11pm

Publié par Corsica Catolica

Guerre et Paix
Photo de pieronigro sur Unsplash

              Corsica Catolica n’est pas un parti politique, c’est une association qui se donne pour objet de réfléchir sur les problèmes actuels à la lumière de la philosophie chrétienne, et de proposer des solutions .
              En tant que  Corses et  que Chrétiens nous ne saurions rester indifférents à « l’affaire Colonna ». Nous avons déjà donné notre opinion sur les crimes politiques,sur notre blog .Les média n’ont pas cru devoir la publier, car là liberté d’expression à ses limites. Cet ostracisme lus rassure : nous sommes dans la vérité, puisque nous sommes bâillonnés.


             La manifestation d’hier, 6  mars, qui a réuni près de 15000 personnes, a été un grand succès. Les « nationalistes »  n’étaient pas seuls . Cela montre que le peuple corse n’est pas mort. De fait, nous avons entendu la voix , non des « valeurs républicaines » , mais celle de la terre et du sang , non celle des Droits de l’Homme  mais celle de nos ancêtres et de notre Histoire, celle de Pascal Paoli.
             Les conditions dans lesquelles a été perpétré l’attentat contre notre compatriote nous obligent à. Lus poser des questions : des circonstances si parfaitement agencées , à un moment où tous les yeux étaient tournés vers l’Ukraine , sont bien de nature à faire naître des soupçons .Sur ce point Gilles Simeoni a tenu des propos que nous approuvons sans réserve.


            En revanche, nous ne saurions nous satisfaire de l’injonction  faite à l’Etat de créer une commission parlementaire, incluant des Corses, pour faire la lumière sur ce dramatique événement. L’Histoire nous enseigne que de telles mesures finissent toujours en eau de boudin Dans notre cas , on punit l’auteur du forfait ( à moins qu’on ne le déclare fou, donc irresponsable) , on trouve une faille dans le système pénitentiaire,une faute imputable au personnel, et on promet d’y remédier. En somme le coupable sera Pasdechance . Et le temps passera, viendront les élections présidentielles, puis les législatives…et tout redeviendra comme avant. Les morts vont vite .
             Comment  nos hommes politiques n’ont-ils pas prévu cela ? Et, s’ils l’ont prévu , que penser de leur demande de commission ?


             Nous touchons ici au cœur du problème . Quelle est la mission d’un député ? Par définition ,c’est de veiller ,  on aux intérêts de ses mandants, mais à l’intérêt général de la  Nation . Un élu corse est donc un serviteur de la France  et non de la Corse . Bref, il ne doit pas «  faire entendre la voix de la Corse à la France, «  comme il s’en vante, mais la voix de la France à la Corse . Donner à croire le contraire, c’est mentir .
            En vérité , nos soi-disants nationalistes font une politique de gribouille. Ils scient la branche sur laquelle ils sont assis ,ils ont le cœur corse et la tête française (  Nous entendons par là la France des Lumières ) Les Droits de l’Homme , dont ils se réclament, sont bons dans leur intention - puisqu’ils défendent l’individu contre l’Etat totalitaire - mais ils ont été pervertis et sont devenus la doctrine de l’individu -roi, doctrine qui détruit le lien social . Nous savons ce qu’il en est résulté : les bandes utopies du Dix-neuvième siècle, qui ont abouti aux camps de concentrations du vingtième.. Quant à la Démocratie,  nous défions quiconque d’ en définir le sens. Qui n’est pas démocrate aujourd’hui ? Le mot s’appliquant à tous les régimes, il ne veut plus rien dire .
            Imbus de ces principes faux , nos nationalistes sapent la nation , sans le savoir . Il ne saurait y avoir de conflit réel entre l’Emmanuel parisien et le Gilles corse , même s’il y a des heurts.  Nos nationalistes sont tout sauf nationaux. S’ils avaient le pouvoir ils feraient une petite France . Les dés sont pipés. Notre vieux professeur d’Ajaccio  nous disait , parlant d’un tel conflit « combat de nègres dans un tunnel, par une nuit sans lune »le vrai combat est une explication entre deux êtres différents , et non identiques .voilà pourquoi tous ces appels à la discussion sont des leurres. Ces chemins de la paix si dévotement évoqués conduisent au cimetière et à la paix de la mort. Emmanuel contre Gilles, c’est pot contre pot , mais l’un est en fer, l’autre en terre. Le « nationalisme » corse actuel est un cercle carré.


             Mais alors, dira-t-on, que faire ? Certes la « giustificazione » de l’abbé Salvini , justifierait aujourd’hui, plus encore qu’en son temps , la révolte : Gênes nous opprimait, la France  nous supprime . Le temps n’est plus où Du  Bellay pouvait chanter la douceur angevine et en même temps exalter la France «  mère des arts des armes et des lois » La «petite patrie » pouvait alors s’ emboîter dans la « grande patrie » . Cicéron et  Virgile en avaient montré la distinction et l’union .L’une était le lieu de la sensibilité, l’autre de la transcendance . La terre et le ciel . Péguy s’en était souvenu. Tout cela est bien oublié. ? Alors que faire ? La révolte armée ? Nous la déconseillons formellement . Dans l’état actuel elle ne servirait qu’à faire connaître aux combattants les charmes des geôles républicaines , et à en faire des otages . Alors , quoi ? Tout simplement attendre . La France est gangrenée  et s’effondrera d’elle-même. Mais , entre-temps, rentrer dans notre histoire , retrouver l’esprit et la doctrine de Pascal Paoli , si impudemment travesti en « homme des Lumières » alors qu’il était l’homme de St Thomas et de l’antiquité gréco-romaine. Attendre et former la jeunesse. Le moment viendra de la délivrance, peut-être plus tôt qu’on ne croit. Alors nous agirons selon les moyens adéquats.


                                                 Lucien Antoni .

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