Corsica Catolica

Le droit des femmes n'existe pas !

9 Mars 2021, 18:44pm

    Les féministes vont bondir en lisant ce titre. Qu’elles se rassurent : Nous ne sommes pas misogynes. La preuve : Nous disons aussi bien : Les droits de l’homme n’existent pas. Entendons-nous : dans le langage actuel un droit est un pouvoir -de faire ou d’empêcher - et il est exigible. Ainsi je peux me promener à minuit dans les rues, et nul ne peut m’en empêcher : c’est la loi, et je peux empêcher mon voisin de faire du tapage nocturne sous mes fenêtres : c’est la loi. Ces droits sont dits « subjectifs », ce qui signifie qu’ils sont inhérents au sujet. Le droit du sol, ce sont les pouvoirs que confère à quelqu’un sa naissance sur un sol. Une distinction s’impose ici, familière aux latinistes : amor Pétri l’amour de Pierre : est-ce l’amour qu’éprouve Pierre, ou l’amour dont Pierre est l’objet? Amour « subjectif » dans le premier cas, "objectif " dans le second. Pour un romain de l’antiquité le droit du sol est le pouvoir que la cité octroie à l’étranger qui vit vit sur le sol romain. Il en était de même à Athènes. Par exemple un "métèque" -terme nullement péjoratif - pouvait faire du commerce, exercer certains métiers, mais ne pouvait combattre dans l’armée athénienne, ni épouser une athénienne.

Or, de nos jours, le génitif est devenu subjectif, si bien que, si le terme est resté le même, le sens a changé. D’où une désastreuse confusion. On considère aujourd’hui les besoins, les désirs, les aspirations de l’homme, et on en fait des "droits" qui sont exigibles. Il en résulte inévitablement des conflits entre ceux des différentes catégories sociales, ceux des ouvriers s’opposent à ceux des patrons, ceux des professeurs à ceux des élèves, ceux des médecins à ceux des malades (par exemple les médecins ont le droit de faire grève, mais les malades ont le droit d’être soignés). De plus, ils sont irréalistes : ainsi le droit à la santé, le droit au bonheur. De qui exigerons-nous ces deux biens précieux ? Et le cocasse "droit à l’erreur", providence des cancres ? Voilà où nous conduit l’émergence de l’individu, depuis l’âge des "Lumières" Le droit romain, droit objectif,consistait au contraire à "tribuere cuique suum" - à attribuer à chacun sa juste part-, c’était donc essentiellement un partage, ce qui suppose qu’il fallait quelque chose à partager. L’art du juge -car c’était un art, et difficile -était de déterminer la juste part qui revenait à chacun. Le "droit" que revendiquent nos féministes se heurtera toujours à d’autres droits ( ceux des hommes, des enfants, des transsexuels etc ). Il est facteur de désunion et de guerre civile. De plus il est inhumain et barbare : si, dans un couple, l’une des deux personnes perd la raison, en droit romain le divorce devient impossible ( et cette impossibilité subsista jusqu’à une époque récente), aujourd’hui, dans ce cas, il est automatique. Qu'adviendra t-il du pauvre aliéné ? Peu importe, l’autre a le droit d’être heureux, donc de rompre le lien conjugal. Exemple significatif de la cruauté du monde moderne. Nos petites têtes de linotte, qui réclament leur libération, demandent, sans le savoir, leur servitude. En droit romain, qui seul mérite le nom de droit, elles recevraient leur juste part: une bonne fessée .

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