« En Corse nous sommes en France, et le soleil attire. »
Cette phrase, tombée de la bouche de M. Mariani, que nous croyions Corse, mais qui est Provençal, et qui a parcouru l’île en représentant du RN en compagnie d’un élu, qui, lui, est bien Corse (quel élu a eu le courage de dire, comme lui, que la Corse est un pays chrétien, qu’elle a pour Reine la Vierge Marie, et pour hymne national le Dio Vi Salvi Regina ? ») cette phrase, donc, restera dans les annales : elle résume la commune décadence de la Corse et de la France.
Commençons par cette dernière. Un homme politique des plus huppés, de « droite » par dessus le marché, déclarait naguère : « Je ne connais pas la France, je ne connais que des Français ». C’est clair : il est nominaliste et la France, pour lui, n’existe pas plus que la Beauté, ou la Vérité. Ce sont là mots qui ne recouvrent aucune réalité, simples commodités de langage. Il faudrait donc écrire, sur la tombe des soldats morts pour elle, non pas « morts pour la France », mais « morts pour rien ». Et ce sont ces hommes, de gauche comme de droite (mais nous savons depuis longtemps que la France a deux gauches, dont l’une s’appelle la droite), qui crient haro sur le RN, le taxant d’ « extrême droite », et le chargeant de tous les péchés d’Israël. Quel culot ! Comme si le RN était différent d’eux-mêmes, et si la Marine n’avait pas sucé le même lait –celui des Lumières., et quel culot de la Marine, de prétendre représenter la France ! Elle a simplement collé l’étiquette ‘un très bon cru sur une bouteille de piquette ! Comme tous les autres, quoique vêtue de bleu marine, qui évoque la Royale, elle veut « épanouir » sa jolie personne, quitte à le faire au détriment des autres. S’épanouir : c’est le but de tous et de chacun, dans notre monde « post-moderne ». Seule différence : elle veut jouir entre « souchiens », tandis que d’autres veulent le faire entre « Européens, ou entre « mondialistes ». Mais tous ont le même Dieu, Epicure, vu à travers Horace. Aux temps obscurantistes, on cherchait le Salut, aux temps lumineux, on cherche le bonheur. Et il y a de la compétition ! Arriver au Pouvoir, qui donne de l’Argent, et à l’Argent, qui donne du plaisir : cela ne se fait pas sans peine. Notre Marine, enfant gâtée, qui se grime en Pucelle d’Orléans, il y a de quoi rire, et se désopiler la rate ; la Pucelle de Montretout a dû garder ses blancs moutons dans les cafés parisiens, et entendre des voix célestes après s’être éclatée dans les night-clubs.
Mais ce n’est pas tout : elle a, comme les autres, perpétré le « meurtre du Père », étape obligatoire avant de se faire un nom en politique. C’est là le maître-mot du monde « post-oderne » ; ne rien accepter qui nous ait été donné ; et ce qui nous a été donné sans que nous le voulions, c’est d’abord nos parents et notre Patrie. Voilà donc ce qu’il faut rejeter et renier. Notre Marine a égorgé son vieux sans trop de pitié : elle a droit aux éloges du Système », et nous comprenons mal pourquoi celui-ci s’acharne contre elle. Lui préfèrerait-il sa jeune nièce, qui l’appelle, dit-on, « la vieille tante ? »Hélas ! celle-ci prend le chemin de celle-là. En Hexagonie, il n’y a plus que des tantes, même les oncles sont des tantes. A Dieu ne plaise que l’on ne prenne cette expression pour une insulte ! Nous savons bien, à Corsica Catolica, que c’est une avancée majeure dans la voie de la déification de l’Homme. Nous le pensons, nous le disons, fidèles à nos principes : ne dire que ce qu’il faut dire, ne penser que ce qu’il faut penser. Nous heurterons les obscurantistes ; tant pis pour eux ; nous faisons tomber les tabous : c’est seulement en détruisant le passé que l’on construit l’avenir. Les Saltimbanques le savent bien.
Et la Corse dans tout cela ? Que dire de cet élu candide, qui accompagnait le Mariani ? Après ce qui précède, nous ne pouvons que le plaindre et l’admirer à la fois. Il aime son pays, la Corse, et, comme il l’aime, il aime qu’on l’aime : son soleil attire, et l’on s’y précipite ; comme c’est touchant ! Au rythme actuel des arrivages, dans vingt ans, il n’y aura plus de corses en Corse ; on l’aura tuée, mais par amour ! Mieux vaut mourir aimé que vivre mal aimé. Evident, mon cher Watson !