Corsica Catolica

Coup de maître de Satan

3 Avril 2019, 08:30am

Publié par Lucien Antoni

Il est bien entendu que jamais Corsica Catolica ne dira ce qu’il ne faut pas dire, et ne  pensera ce qu’il ne faut pas penser. A Dieu ne plaise que nous nous permettions des dérapages, contrôlés ou non ! Voilà pourquoi, s’agissant d’un sujet sulfureux, nous restons « dans les clous ». Seulement, il nous faut faire vite, car les lois changent, et ce qui est permis aujourd’hui est défendu demain. Nous craignons qu’il n’en soit ainsi pour la pédophilie, dont nous allons parler. C’est aujourd’hui un délit, mais un délit qui se délite. Qu’en sera-t-il demain ? Dépêchons-nous donc d’accuser Satan d’un crime qui sera sans doute bientôt le fruit délicieux de la Démocratie en marche.
Dans les années 70-80, un fort mouvement intellectuel de gauche, ami du Progrès, conçut le projet de dépénaliser la pédophilie. On jugeait alors que la Liberté devait logiquement entrainer l’épanouissement de l’individu, et donc lâcher la bride à tous les instincts. En 1977 un manifeste fut publié, réclamant la dépénalisation de la pédophilie. Avaient signé tos les représentants les plus éminents de la libération de l’Homme, Hockenghem, Barthes, Sartre et Beauvoir, Aragon, Deleuze, Guattari, Châtelet… etc… Ceux-là ont disparu, mais d’autres, grâces à Dieu, sont encore bien vivants : Glucksmann, Bernard Kouchner, Catherine Millet, Jack Lang, etc… Et l’éternel Dany Cohn-Bendit, à la radio. Ils étaient en tout 70 ; un chiffre qui n’est pas innocent : il répond aux 70 apôtres envoyés par Jésus proclamer la Bonne Nouvelle.
Toutefois, ce manifeste, bien que retentissant, était resté lettre morte. Les temps n’étaient pas encore venus. L’Eglise catholique, déjà atteinte mais encore vivante, s’opposait avec vigueur à ce qu’elle appelait une abomination. Nos intellectuels rentrèrent donc les cornes, comme les escargots, et firent profil bas. Mais ils n’avaient pas renoncé ; ils changèrent de stratégie.
Ce fut l’Acte II de la stratégie. C’est ici que toute l’astuce du Démon (car on ne peut expliquer la manœuvre que par l’action d’un être supranaturel) se dévoila. L’Eglise catholique s’opposait à la déculpabilisation de la pédophilie ? C’est donc elle qu’il fallait abattre. Et ce en la pourrissant de l’intérieur, - méthode la plus sûre pour démolir une institution. On recruta donc des adeptes : ces hommes délicats, raffinés, qui goûtaient la chair fraiche, se reconnaissaient entre eux par certains signaux subtils, qui échappaient au vulgaire. En l’espace d’une génération, on farcit l’Eglise de ces apôtres d’un genre nouveau. Et on réussit à aller jusqu’au cœur de l’appareil ecclésiastique, en procédant par cooptation : les loups déguisés en bergers devinrent évêques, et même cardinaux. La pourriture parvint jusqu’à la Curie, jusqu’à l’entourage immédiat du successeur de Pierre.
Quand le dispositif fut au point, l’orage éclata : tous les media, toutes les autorités républicaines s’acharnèrent sur les auteurs de ces scandales, en effet révoltants. Ceux-là même qui avaient prôné la dépénalisation de la pédophilie ne furent pas, dans l’ombre, les moins actifs. Bref, en quelques années, l’Eglise fut déconsidérée, décriée, honnie, avilie. La voici dans les cordes, comme un boxeur « sonné », honteuse, réduite au silence et au mea culpa.
Et, maintenant, c’est l’Acte III qui s’annonce. Nos bons apôtres ont désormais beau jeu : pourquoi ces comportements répugnants et odieux ? Bien sûr, c’est que les prêtres vivent « contre nature », avec leur célibat imbécile et intenable. Il ne pouvait arriver que ce qui s’est produit ! Retour donc à la « nature », à la « Liberté » de la devise républicaine, et aux « Droits de l’Homme », qui consistent, pour eux, à la satisfaction de tous les instincts, condition de l’épanouissement intégral de l’individu. Déjà pointe le jour où le manifeste des 70 sera réactivé, et que son contenu passera dans les lois.
Le coup est magistral, magistralement conçu et magistralement mené. Satan savoure son triomphe.
« Beau serpent, bercé dans le bleu,
Je siffle, avec délicatesse,
Offrant à la gloire de Dieu
Le triomphe de ma tristesse…
Il me suffit que dans les airs
L’immense espoir de fruits amers
Affole les fils de la fange… »
Valery était vraiment, en même temps que poète, prophète.

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