Corsica Catolica et les Législatives
Chacun sait que les Corses sont atteints d’une maladie congénitale, et incurable : l’urnite. Dès qu’ils voient une urne, -ce qui arrive à intervalles réguliers -, c’est plus fort qu’eux : il faut qu’ils s’y soulagent. Mais ils ne veulent pas admettre qu’ils sont malades : ils s’évertuent donc à justifier ce réflexe incontrôlable. C’est ce qui se passe pour les prochaines législatives. Il en sortira des députés ; les candidats abondent. Et chacun cherche des raisons honorables à son comportement pavlovien. Le motif communément invoqué est le dévouement pour la Corse. Les nationalistes sont naturellement les premiers justificateurs. Ecoutons donc nos frères.
Ils veulent être députés pour faire entendre à Paris la voix de l’exécutif local. Le projet est louable, et ils sont sincères. Mais il y a un hic : quelle est la mission d’un député, sinon d’élaborer les lois qui seront appliquées dans l’ensemble de la Grande Nation une et indivisible, et de défendre les intérêts généraux d’icelle ? De sorte que nos députés « corses », au lieu de faire entendre la voix de la Corse à Paris, feront entendre la voix de Paris à la Corse, si du moins ils veulent rester fidèles à leur mission. La voix de son maître.
Comment sortir de ces inextricables difficultés ? Aussi simple que génial (les cerveaux corses sont fertiles) : passer du domaine politique au domaine sentimental. L’amour a toujours débordé les règles. De fait, nous est-il dit, il n’y a pas seulement des De Courson au Palais Bourbon. Celui-là hait la Corse ; mais d’autres l’aiment ; il suffirait donc d’aller à la pêche amoureuse ; d’un amour oblatif s’entend, car les loups aussi aiment les agneaux, de leur ardent amour captatif. Mais on en trouvera bien qui aiment vraiment l’île de Beauté, pour elle-même. Ceux-là pourraient convaincre leurs collègues, et obtiendraient pour la Corse des avantages particuliers, - qui concourraient d’ailleurs à l’intérêt général - (la France forte de ses diversités …) Cela est possible ; il est possible aussi de gagner à l’Euro-millions.
Mais le plus sûr serait encore de lancer une bombe dans l’hémicycle : Laetitia Casta ferait l’affaire. Cette bombe-là ferait plus de dégâts que celles de Daech : Laetitia vous les tombe tous ! Et voilà comment la Corse serait sauvée par une femme, et par elle conquise la Grande nation une et indivisible .
Nous rêvons… Il n’est pas interdit de rêver. Revenons sur terre : non, chers frères non séparés mais égarés, la Corse ne sera pas sauvée par les urnes. Vous aurez beau vous normaliser, adopter l’idéal de l’état-bourgeois post-moderne, accepter le « vivre-ensemble », désirer la « communauté de destin », approuver l’IVG et ses séquelles ; vous n’en ferez jamais assez ; vous ne faites plus peur à personne, et il faut le regretter ; depuis que Paris a compris que le nationalisme corse, c’était de la farce, il vous faut capituler sans conditions en rase campagne : un exit sans honneur. Nous ne vous suivrons pas sur ce chemin « de la paix » (des cimetières). Pas une voix aux macrons. Pour nous, un seul mot d’ordre : RESISTENZA. O vince o more. Cela doit vous rappeler quelque chose… Nous luttons pro aris focisque. Pour nos autels et nos foyers. Quant à vous, vous dites que vous n’avez pas l’intention d’aller à Pigalle ; allez-y, au contraire : au moins vous vous amuserez.