Corsica Catolica et les élections
Corsica Catolica est un cercle de réflexion et d’action, nouvellement créé, qui se donne pour but d’observer et de juger la politique et la société modernes à la lumière de l’Evangile, afin de tirer les conséquences pratiques.
Elle a pour objet la Corse, notre Patrie, qui fut pétrie par le christianisme, dont la culture demeure chrétienne, et qui est en danger de mort.
Les prochaines élections présidentielles nous offrent l’occasion de faire entendre notre voix.
Ce qui saute d’abord aux yeux, c’est la candidature de Macron. Elle a été un chef-d’oeuvre de marketing politique. Le produit a été lancé d’une manière qui laisse deviner la puissance et l’habilité de ceux qui, dans l’ombre, tirent les ficelles - à savoir les représentants de la haute finance internationale, qui ont utilisé à merveille l’instrument médiatique à leur dévotion et les ambitions politiciennes. De tous côtés des appels se font entendre, en faveur du beau et élégant Macron, Sauveur de la France et idole des midinettes.
La Corse a suivi. Les « capizzoni », bien domestiqués, et aux dents longues ont joint leurs voix au concert macroniste. Cela, nous le savions d’avance. Non ragioniam di loro, ma guarda e passa.
En revanche, nous sommes plus que surpris, nous sommes stupéfiés par les consignes données par les « nationaliste ». Nous nous attendions à la fière réponse de la Corse belle et rebelle. Au lieu de quoi nous assistons à la plus plate, indigne capitulation devant le capital. Corse-matin titrait récemment, avec un humour sans doute involontaire, mais qui tapait dans le mille, que les nationalistes allaient, « à marche forcée » vers Macron. Forcée par qui ? Forcée par quoi ? Par rien d’autre que par eux-mêmes. Nous le pressentions depuis longtemps, sans vouloir y croire. Aujourd’hui les masques tombent : les « nationalistes corses » étaient des idéologues parisiens, et leur nationalisme une pantalonnade. En se ralliant à Macron, au lieu de se tenir à l’écart du débat français, ils ont montré la profondeur de leur aliénation. Saluons l’astuce luciférienne de ceux entre les mains desquels ils se sont mis : se servir, pour détruire la Corse, de ceux-là mêmes qui prétendaient la défendre, et qui l’ont, à l’origine, réellement défendue ! Le coup, parfaitement monté, a parfaitement réussi. Comme ils doivent se sentir à l’aise, nos lions indomptables, en défilant pour Macron entre le Recteur de la Grande Mosquée de Paris, et le Président de la Ligue des Droits de l’Homme !
« Comment en un plomb vil, l’or pur s’est-il changé » ? Mystère… Nous ne sondons pas les reins et les cœurs, nous jugeons seulement les actes.
Nous refusons l’aberration macronienne. Nous refusons de servir Rothschild, et de nous soumettre à Mammon.
D’abord en tant qu’hommes : nous refusons « l’âge atomique », dont la désintégration de l’atome est le symbole, et qui coupe les relations naturelles constituant l’humanité. Une juxtaposition d’individus, réputés rois et en réalité esclaves, ne fera jamais une société. Nous refusons la suppression des frontières, l’effacement des peuples et nations, la chimère mortelle du cosmopolitisme et de la fraternité universelle, sachant bien que, tant qu’il y aura des hommes, il y aura des nations, et qui s’affronteront. Et nous refusons aussi de sortir de l’humanité par la création d’un être nouveau, qui sera à ce que nous sommes, ce que l’homme est un singe. Nous voulons rester des hommes.
Ensuite en tant que chrétiens. Macron, c’est la lutte implacable et fanatique contre notre Religion, c’est l’ignoble théorie du « gender » qui donne à chacun le droit de choisir son sexe, c’est la triste institution du mariage « gay » - avec sa suite infernale - GPA, PMA, LBGT, etc. - et l’euthanasie, qui débarrassera la société des vieillards, inutile et trop onéreux.
Toutes ces abominations procèdent d’un même principe : d’une part briser tout ce qui entrave le libre développement de l’individu, et la satisfaction de ses désirs - mais comment chaque individu peut-il s’épanouir, si ce n’est au détriment des autres ? C’est l’écrasement du faible par le fort. D’autre part, ne rien accepter qui n’ait été expressément voulu par chacun - mais qu’est-ce qui n’a pas été voulu, si ce n’est notre famille, la date et le lieu de notre naissance, notre patrie ? C’est la négation de la Nature et la révolte des hommes contre son Auteur. Et c’est tout le programme de Macron, ou plutôt de ses maîtres. Nous voulons rester des chrétiens.
Toutes les raisons ci dessus exposées se cristallisent sur la Corse, notre Patrie, qui est entrain d’être submergée par la déferlante mondialiste. Nous la défendrons, car nous sommes ses fils et ses héritiers, et non des « produits » de la machine à déraciner les peuples. Nous nous serrerons autour du héros fondateur de notre nation, Pascal Paoli, odieusement travesti en « homme des Lumières » par d’habiles et cyniques faussaires à la solde de nos ennemis. Nous reconduirons la Corse dans son essence, c’est à dire dans son être, qui n’est autre que son Histoire, façonnée, comme toutes les nations européennes, par le christianisme, mais avec nos spécificités, à la fois mariale, franciscaine et vaticane. Nous ressusciterons nos anciennes pieve, nos vieilles confréries, qui existent encore mais sont sclérosées, nos traditions d’hospitalité vraie, qui nous viennent de la plus haute antiquité, transfigurées par l’Evangile.
L’accueil de l’étranger, du malheureux, n’a rien à voir avec l’admission de gens qui, armés des Droits de l’Homme, viennent forcer notre porte et s’installer chez nous, aujourd’hui en amis, demain en maîtres – et pas seulement les maghrébins Les Corses ont protégé les juifs réfugiés dans l’île: ils ont bien fait; encore faut-il dire que le préfet avait donné des instructions aux maires dans ce sens, et sans doute pas motu proprio. Encore faut-il dire qu’ils ont reçu et protégé aussi des gens persécutés pour collaboration, et c’est tout à leur honneur. Mais il ne saurait en aller de même avec les musulmans, comme il n’en n’a pas été de même avec les Grecs de Cargese, qui pourtant étaient chrétiens, et dont on se garde bien de parler. Comment les musulmans ne feraient-ils pas problème? Nous nous souvenons des nobles paroles du Roi du Maroc, Hassan II, à Philippe de Villiers: “L’intégration, l’assimilation? Mais nous n’en voulons pas! Un Marocain est éternellement Marocain et musulman. Nous ne voulons pas delayer votre people comme vous êtes en train de délayer le vôtre.”
Le Roi du Maroc, en nous disant ce qu’était un Marocain, nous apprend ce que doit être un Corse.Nous acceptons la leçon, honteux d’en avoir besoin. Quant à ceux qui s’installent chez nous parce que, dissent-ils, ils aiment la Corse, nous leur répondons que la Corse n’est pas une fille de joie offerte aux amateurs (n’en déplaise à quelques amateurs insulaires). En un mot, on n’entre pas en Corse comme dans un moulin. Il est malheureux que nos nationalistes, au nom de l’”humanisme” et des “Lumières”, dont on a le front d’affubler Pascal Paoli, acceptent la substitution de population que notre pays est en train de subir. Et jamais nous ne laisserons déposséder de cette terre, arrosée par la sueur de nos ancêtres, les « vistuti di pilone », et baignée de leur sang.
Pour cela nous appelons tous les Corses, par delà tous les clivages, à la seule attitude digne et raisonnable dans les élections présidentielles : l’abstention. Certes nous savons que l’élection présidentielle aura un impact sur la Corse; mais il ne sera autre que négatif. La France - ou plutôt l’Hexagone - va aux abîmes; nous ne la suivrons pas, et nous ne participerons pas à ce vote qui ne peut qu’accélérer la descente aux enfers.
Quant aux législatives nous prônons aussi l’abstention. Les députés sont faits pour défendre l’intérêt général de la nation une et indivisible, et non les intérêts de leurs électeurs. Briguer un fauteuil de député, c’est donc servir l’Hexagone, mais trahir la Corse.
Nous appelons enfin tous les Corses à se rassembler pour la survie de notre vieux pays; tout est possible à qui est animé par une Foi sans défaillance; et nous disons avec le poète :
O Patria, o sposa mistica, in tamanta
Bassura avemu pientu e spasimatu
chi a salvazione un pô mancà. Per seculi,
fin ch’ella durerà lu sacrifiziu
d’una razza custante d’omi veri,
Ò Corsica, ha da splende lu to’ nome.